Job. Roman d'un homme simple
Job. Roman d’un homme simple
Ce roman de Joseph Roth, paru en 1930 aux éditions Kiepenheuer à Berlin, a été traduit aussitôt dans la plupart des pays d’Europe ainsi qu’aux États Unis et dans plusieurs pays d’Amérique du Sud.
De l’avis de tous ses exégètes c’est, avec La marche de Radetzky
, l’un des deux plus importants romans de Roth.
Le voici dans une nouvelle traduction, la première qui, depuis 1930, tâche à restituer en français la simplicité de style voulue par l’auteur.
Extrait : « Je veux brûler plus qu’une maison et plus qu’un homme. Vous seriez étonnés si je vous disais ce que j’avais vraiment en tête de brûler. Vous seriez étonnés et vous diriez : Mendel aussi est fou, comme sa fille. Mais je vous assure : Je ne suis pas fou. J’étais fou. Durant plus de soixante ans j’ai été fou, aujourd’hui je ne le suis pas. »
« Alors, dis-nous ce que tu veux brûler ! »
« C’est Dieu que je veux brûler. »
Il était à prévoir que je lirais le
Job de Roth avec intérêt ; j’ai apprécié les dons de Roth dès ses premières publications, et son dernier livre m’a franchement surpris, de surcroît, par les tons chauds qui sont venus enrichir sa palette…
Robert Musil
Pour conférer à la fable un caractère exemplaire, le développement du roman renvoie dans ses grandes lignes au
Livre de Job et emprunte parfois le style même du « modèle » biblique. Mais, à la différence du Job de la Bible, le Mendel Singer de Roth ne vit pas dans l’opulence, et rien en lui ne mérite d’attention particulière. S’il est élu, Mendel ne l’est que comme un homme dans le malheur, un être qui souffre et doit supporter les coups du sort apparemment immérités jusqu’au moment où il en arrive à douter de Dieu et à se révolter.
David Bronsen,
Joseph Roth. Biographie
[Les romans précédents de Roth] attiraient sans satisfaire ; on les admirait, sans les aimer complètement, et je souhaitais très vivement, précisément parce que je sentais et j’admirais tant la puissance du métier, l’homme vrai en Joseph Roth, que le plus doué de tous pût une fois se mettre tout entier et s’intérioriser dans une œuvre. C’est ce que vient de réaliser Joseph Roth de la manière la plus étonnante dans
Job.
Stefan Zweig,
Kölnische Zeitung
Ce sera seulement avec Job que Roth affrontera vraiment le sujet – traité en termes généraux dans Juifs en errance – de l’émigration des Juifs de l’autre côté de l’océan, s’insérant dans ce cas aussi dans une tradition littéraire yiddish, celle qu’ont illustrée Cholem Aleichem, Ash, Shapiro, Rosenfeld et tant d’autres, et que Kafka lui-même a chiffrée dans son Amérique.
Claudio Magris,
Loin d’où ?
lien vers http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Roth